Sur les ossements des morts

Olga Tokarczuk

Libretto

  • Conseillé par (Libraire)
    24 juin 2022

    Ce livre est un roman policier qui se passe dans un coin isolé de Pologne, tout près de la Tchéquie. Janina Doucheyko est réveillée de nuit par son voisin qui vient de faire une macabre découverte. Elle l’accompagne jusqu’à une maison du hameau où gît le cadavre de Grand Pied, un braconnier misanthrope. Il est affalé sur la table de sa cuisine. Elle découvre qu’il est mort étouffé par un os de biche coincé dans sa gorge. D'autres morts suspectes vont suivre, toutes impliquant des animaux sauvages, remarque-t-elle.

    Peu à peu, elle va construire une explication à ces morts qui sont toutes celles d’hommes qui se sont mal comportés envers les animaux, qui les ont sauvagement chassés, ou mis en captivité. Ce serait donc les animaux eux-mêmes qui se vengeraient de leurs tortionnaires.
    C’est un roman ésotérique où l’héroïne – qui a été ingénieure et enseignante - étudie l’astrologie et l’applique à ce qu’elle vit et voit, dont les morts de ses voisins.
    C’est un roman écologique, parce que Madame Doucheyko estime que l’on doit avoir autant d’intérêt et de respect pour les animaux et pour les humains. D’ailleurs, elle nomme "Petites Filles" ses chiens.
    C’est un roman engagé, militant pour certains droits humains comme le respect des individus par la police, dénonçant la corruption.
    C’est un roman qui devient fantastique quand l’héroïne trouve sa grand-mère et sa mère vivant dans la cave de sa maison.
    Janina Doucheyko est une extravagante, une femme peu liante, parfois paranoïaque, qui ne lâche rien. Elle a peu de relations amicales, Dyzio, qui traduit William Blake, Son voisin surnommé Matoga, Bonne Nouvelle, une commerçante, l’entomologiste Boros... Cette vieille femme espiègle, percluse de douleurs qui pose un regard ironique sur son environnement humain, est considérée comme une femme excentrique et folle, alors qu’elle est très maligne et très libre. Elle n’a aucune pitié pour la gente masculine, surtout pour les chasseurs et leurs petits arrangements.
    "Sur les ossements des morts" est un texte ciselé, à l’écriture soignée, plein d’humour, souvent poétique aux allures de faux polar. Les multiples aspects de ce roman font oublier qu’il est un polar bien noir et c’est presque par surprise qu’on découvre un dénouement inattendu.
    J’ai passé un moment agréable à lire ce beau roman.