Une saison douce

Milena Agus

Liana Levi

  • Conseillé par (Libraire)
    23 mars 2021

    Dans un village sarde en déshérence qui s’est vidé de ses jeunes, arrivent des migrants et les humanitaires qui les accompagnent, qui ne sont pas attendus et que les locaux, butés et mécontents, appellent les "envahisseurs". On leur attribue une vaste masion inoccupée et laissée à l’abandon, "la Ruine". Ils sont déçus par ce village de paysans qui cultivent "des artichauts et de la biomasse", qui ne correspondait pas à l’Europe qu’ils imaginaient et pour laquelle ils avaient risqué leur vie.

    Très vite, des femmes "Sardes campidanaises d’heureuse et pipelette nature" s’émeuvent de la situation. Des liens se nouent avec les migrants qui les isolent des habitants du village et même de leurs maris. Il faut reconnaître que le choc des cultures et assez violent entre les Sardes vieillissants de ce petit village retiré où tous se connaissent, abandonnés par leurs enfants, et ces jeunes "envahisseurs" qui ont tout perdu en traversant la Méditerranée au péril de leur vie, qui sont musulmans, évangéliques, juifs, noirs, syriens, professeur, étudiante, homosexuels… Peu à peu, l’altruisme et la générosité gagnent sur la peur de l’autre, l’égoïsme, et créent une micro-société plutôt harmonieuse, heureuse, diversifiée, donnant aux habitants "une bonne raison de vivre : nous rendre utiles à ceux qui avaient encore moins de chance que nous". Jusqu’au départ des "envahisseurs"…
    Avec une seule narratrice, Milena Agus crée une histoire qui nous semble ordinaire par sa façon d’écrire simplement comme un beau conte pour enfants sages. L’histoire d’un monde où on discute et on se confronte, où cohabitent la bonté et la violence, la folie et la raison, la grandeur et la médiocrité, la capacité à s’ouvrir et le joie d’être ensemble, un monde où le bonheur est possible. Milena Agus est implacable dans cette description d’une société figée à laquelle elle appartient, qui évolue vers la douceur d’être.


  • 14 mars 2021

    Un roman aux émotions et aux plaisirs simples. Une belle bouffée de fraîcheur!

    Dans un hameau sarde sans charme, délaissé par les jeunes et la modernité, les habitants vivent simplement au rythme des saisons et des habitudes ancrées. Lorsque débarque un groupe de migrants accompagné d’humanitaires, la stupéfaction est générale. Le village en émoi se méfie et se calfeutre tandis que les « envahisseurs », comme les nomment les autochtones, sont démunis et abattus face à cette terre aride et inhospitalière bien loin de l’idée qu’ils se sont fait de l’Europe. Très vite pourtant, la curiosité l’emporte sur la peur et une poignée de femmes se décide à rencontrer les nouveaux arrivants. Des mots s’échangent, des liens se nouent, des secrets se partagent et finalement des idées et des projets germent. Le hameau reprend vie et couleurs en découvrant l’altérité et la solidarité.

    Entre roman et conte, Milena Agus porte un regard malicieux et décalé sur l’accueil des migrants. Malgré l’empathie, la belle humanité qui se dégage du récit, son regard n’est pourtant jamais naïf et n’occulte en rien les souffrances et les incompréhensions.

    Un roman aux émotions et aux plaisirs simples. Une belle bouffée de fraîcheur !


  • 2 mars 2021

    Une saison douce en Sardaigne

    Un matin de printemps la communauté d'un petit village sarde est bien étonnée de voir arriver des migrants accompagnés d'humanitaires. Ils n'ont pas été prévenus et ne sont pas du tout prêts à faire face à cette invasion... Mais passé la stupeur et l’étonnement, la vie s'organise autour de ce groupe hétéroclite d’hommes et de femmes. Les migrants, les villageois et les humanitaires s'apprivoisent et de belles histoires surgissent. Avec un talent de conteuse hors pair, Milena Agus livre ici une fable à la fois moderne, drôle et touchante.


  • Conseillé par
    27 février 2021

    Eveil d'un village

    Une vague de migrants débarque dans un village sarde isolé, déserté par les descendants. Face à cet appel à l'aide s'enchaînent les différentes réactions des villageois, écueils de leurs personnalités.... Pour certains, l'humanité naissante les sauve enfin de leur ennui, d'autres restent étriqués et méfiants...
    L'écriture est dynamique et enjouée, ralentie parfois par quelques redites, mais la pluralité des portraits et leur métamorphose colorent le récit.