Conseils de lecture

Conseillé par (Libraire)
26 juillet 2012

Un "vrai" beau livre...

Ars sacra est un livre exceptionnel. Déjà sa taille, le poids et le nombre de pages illustrées en couleurs seraient suffisants pour imposer le respect ! Mais c'est surtout la qualité des photographies qui permet de découvrir et d'être impressionné par la richesse et la beauté de l'art chrétien de la fin de l'Antiquité à nos jours, qu'il s'agisse des églises et cathédrales, de la peinture ou des objets.

Le texte n'est pas en reste. Il a été rédigé par des historiens de l'art et des universitaires sous la direction de Rolf Toman, un auteur expérimenté. Le photographe, Achim Bednorz, a parcouru 150.000 kilomètres en Europe et au Proche-Orient. Le travail d'élaboration a duré 5 ans. Enfin l'objet-livre lui-même conçu par Sabine Vogt, est d'une manipulation agréable malgré sa taille.

Même s'il n'est pas anodin (150 €), le prix de cet ouvrage d'exception n'est pas à la hauteur de sa valuer.


[suivi de] Compagnons

Grasset

Conseillé par (Libraire)
26 juillet 2012

Pour entrer dans l'oeuvre de Louis Guilloux

Pour se faire une idée de l'oeuvre de Louis Guilloux, on peut lire ces deux nouvelles.

Elles racontent les débuts du syndicalisme à Saint-Brieuc, la vie et la lutte des gens de peu, la tendresse d'un fils pour son père, la mort d'un ouvrier et sa volonté que ses compagnons ne sombrent pas dans la misère.
Ce sont des textes d'une grande profondeur humaine, un hommage à ces hommes et ces femmes de petite condition sociale qui ont lutté -et qui luttent encore- pour un monde meilleur.

Une lecture aisée qui ne laisse jamais indifférent.


Conseillé par (Libraire)
26 juillet 2012

Communiquer par signes

Le jeune enfant peut communiquer par signes bien avant de sa voir parler. Assez spontanément, il mime au revoir, bravo ou les marionnettes. Mais il est possible d'aller plus loin en utilisant des gestes de la LSF (langue des signes française). Ainsi, il peut vite savoir signer des mors simples comme faim, soif, pain, eau, chaud, froid, dormir, mal... ce qui évitera bien des crises de larmes à l'enfant et des énervements aux parents !
Ce petit ouvrage qui ouvre à la langue des signes ne rendra personne bilingue, mais vous sera fort utile. 400 signes sont expliqués et illustrés par une photo.

Nous avons testé : ça fonctionne...


autobiographie d'un grignoteur de livres

Actes Sud

Conseillé par (Libraire)
9 juillet 2012

Un rat qui lit...

Firmin est un rat. Pas n'importe quel rat. Le treizième d’une portée de douze qui, privé de lait par ses douze frères et sœurs, doit au grignotage de livres d'être encore en vie. Assez rapidement, ce grignotage devient lecture. Firmin devient un rat de librairie. Il voyage dans les livres et enrichit sa pensée, modifie sa vision du monde et des gens. Parfois, il va au Rialto, un cinéma pornographique où il regarde ses "mignonnes" s'agiter sur l'écran. Firmin voudrait communiquer avec Norman, le propriétaire de la librairie, pour lequel il éprouve un attachement sincère jusqu'au jour où celui-ci le tentera avec de la mort aux rats. Firmin sait que son quartier de Boston est promis à la destruction afin d'être rénové. Alors qu'il devient de plus en plus pessimiste et soouffre de sa solitude, il rencontre un écrivain marginal, Jerry Magoon, qui habite l'immeuble. C'est une belle rencontre pleine d'originalité qui lui permettra de retrouver le goût de vivre lui apportera la satisfaction de ne plus être seul

Sam Savage nous offre un hommage au monde de la lecture et de l’écriture. Mais le livre n'est pas plus important que se nourrir, vivre avec d'autres, être relié au monde. Et Firmin aime avec passion les mots couchés sur les feuilles des livres. Il veut aussi s'exprimer, ce qu'il ne pourra faire. C'est un handicap insurmontable qui l'exclut d'un certain mode de relation aux autres. Si apprendre à lire a été facile pour Firmin, si l' Apprendre à lire, si l’intimité le classe au-dessus de ses congénères, il reste qu'il ne peut partager ce qu'il vit en lisant avec qui que ce soit. Firmin est un hybride, à moitié rat, à moitié humain. En même temps, il n'est compris et considéré ni des rats, ni des humains. Cruelle condition !

Un petit livre (à peine 200 pages) aisé à lire. Les références à la littérature et à la philosophie ne gêneront aucun lecteur. C'est une histoire surprenante, cocasse et amusante, grave quand elle montre la réalité du monde des humains. On s'attache à ce sympathique rat et on prend plaisir à lire jusqu'à la dernière page de ce roman.


Conseillé par
9 juillet 2012

Aurélie Filippetti est fille et petite-fille de mineurs. Elle raconte comment son grand-père, immigré italien, résistant, a été arrêté par la Gestapo au fond de la mine avec la complicité du patron, avant d'être déporté en camp de concentration avec ses deux frères. Puis elle évoque la mémoire ouvrière, la vie des familles, les conditions de travail, la peur de descendre dans la mine, l'action politique (son père était communiste et syndiqué à la CGT), la place et le rôle du Parti communiste, les racines italiennes des immigrés, le sentiment de déclassement lorsque les mines et les usines sidérurgiques de Lorraine ont été fermées, la fin des illusions sociales et politiques portées par le communisme lorsque le mur de Berlin est tombé.

Le récit est composé de courts chapitres et ne suit pas la chronologie. C'est un beau texte, souvent émouvant et poignant, parfois douloureux. Il se termine sur la victoire de la gauche en mai 1981. Après celle de mai 2012, il était tentant de lire ce livre...
La mine d’Audun-le-Tiche a été fermée en 1997. "Rien ne reste du travail des hommes de cette terre, de leurs souffrances, de leur gloire et de leur peine". Ce n'est pas exact : ce livre garde la mémoire de ces hommes et rappelle leur dignité.