Conseils de lecture

Conseillé par (Libraire)
28 septembre 2013

Superbes nouvelles...

C'était un livre oublié dans une pile. J'ai mis mes yeux dedans et je ne l'ai plus lâché ! L'art de la nouvelle étant difficile, il y a souvent une ou deux nouvelles qui plaît moins, ou qui est moins bien tournée. Ce n'est pas le cas ici.
Sylvain Tesson nous embarque en voyage dans divers pays du monde pour nous raconter des histoires sur l'homme , sur sa vanité, sur sa malfaisance, sur son inconséquence, sur la religion, sur le tragique de l'existence humaine. Pourtant, il porte un regard plutôt bienveillant sur ses gens. J'ai aimé des descriptions de la nature, sa vision positive, le réalisme de ses personnages bien structurés, les chutes cruelles qui seraient toutes inattendues si l'on pouvait oublier les nouvelles déjà lues.
Qu'il ait obtenu le prix Goncourt de la nouvelle en 2009 est plus que justifié.


Saïd Sayrafiezadeh

Calmann-Lévy

Conseillé par (Libraire)
26 septembre 2013

Une enfance triste, finalement...

En Amérique dans les années 70, pour les parents de Saïd, le militantisme politique est la chose la plus importante au monde. Plus importante, même, que Saïd. Le père, iranien d'origine, émigre à New-York et milite à une poste de cadre du parti des travailleurs. La mère, juive américaine, dépressive, est une fervente et active trotskiste. Si le père préfère la lumière, la mère choisit de vivre selon ses idéaux, pauvrement dans des quartiers de seconde zone, en boycottant certains produits, en s'interdisant toute futilité.
La manière dont ce récit raconte les adultes en fait des personnages semblables aux membres d'une secte, intellectuellement inféodés à une idéologie, avec des relations limitées, une vie étriquée. Saïd vit une enfance sans joie, sans marques d'affection, une vie sérieuse, mais Saïd Sayrafiezadeh la raconte avec humour. Même si le propos est souvent cocasse, c'est un récit mélancolique.


Conseillé par (Libraire)
17 septembre 2013

Vivre malgré tout...

Un vieux monsieur est abandonné dans un fast-food des Champs-Elysées par une femme encore jeune. Un fonctionnaire espagnol a vu la scène. Il revient quelques jours plus tard pour s'informer de ce qu'est devenu le vieil homme. Le patron du fast-food fait appeler la police qui le conduit au SAMU Social. Il est contraint de prendre en charge le vieillard que l'on pense être son père. Le voici responsable d'un homme qu'il ne connaît pas, qui lui demande de le protéger, qu'il présente à ses collègues comme étant son père. Or, ce qui préoccupe surout le fonctionnaire, c'est de se faire élire à la tête de l’unité Kilogramme de la conférence des Poids et mesures.
L'alternance des chapitres nous fait passer du futile à l'insupportable, du souci d'être promu du fonctionnaire à la découverte des gens et de la ville de Pripiat, une cité construite pour accueillir les employés de Tchernobyl, une ville interdite depuis son l'explosion en 1986. Personne ne devrait vivre dans cet endroit où la radioactivité est intense et éternelle. Ces "samosiol" y survivent pourtant, dans des bâtiments à l’abandon, mangeant de mauvaises nourritures, essayant d'éviter les pillards et les chiens errants, avant de mourir dans des conditions atroces.
Le vieillard du fast-food, Vassia, était l’un d’eux. Il avait été un scientifique spécialiste de l'énergie atomique. Il se cachait dans Pripiat pour éviter d'être supprimé par des autorités qui voulaient l'empêcher d'informer le monde sur leurs mensonges. Et aussi pour continuer à vivre dans la communauté des hommes.
Au fil du texte, on éprouve l'effroi des scientifiques et la confusion des politiques pris au piège de leur décisions insensées. Il faudra beaucoup d'effort au lecteur pour échapper à la violence de ce récit, à la conscience du pire qu'il annonce, et à un sentiment de révolte face à l'inhumanité du choix du nucléaire.


Conseillé par
12 septembre 2013

Et dire que l'homme est un animal !!!

Un peu d’imagination avant d’entrer pleinement dans le vif du sujet et se dire que tout acte produit des effets contrôlés ou non et c’est là où les choses dérapent !!!
Le point de départ, un casse mais pas n’importe lequel, nous sommes dans une société ou la survie de l’espèce est le fruit de manipulation génétique et d’une rationalisation de la société de consommation.

Et donc quatre créatures mi-hommes mi-loups commettent le hold-up d’un fourgon. Jusque là tout va bien, sauf que Jean-Jean, un individu mal dans sa peau, doit prendre en défaut une pauvre caissière qui est entre autre la mère des quatre créatures, et de manière fortuite, il tue celle-ci, provoquant un engrenage néfaste de courses poursuites, assassinats, violence mais aussi tendresse et sentiments.
L’auteur nous entraîne de manière effrénée dans un monde ambigu mais peut-être pas si lointain que cela.

C’est grinçant et exaltant .


Conseillé par (Libraire)
7 septembre 2013

Ce n'est pas un brillant roman parsemé d'étincelles comme elle a l'habitude d'en écrire que nous donne ici Amélie Nothomb. C'est une narration sincère et sobre d'un voyage au Japon où elle retrouve avec émotion la nounou de son enfance et Rinri, l'homme qui était son fiancé à vingt ans. Dans ce retour au Japon, elle est suivie par une équipe de tournage d'un documentaire.
Ce qui a tendu mon attention dans ce récit, ce sont les émotions que les images ne pourront jamais retenir. Ce sont les pensées qui seraient restées secrètes, tout ce qui ne peut être rendu que par des mots. C'est aussi une belle réflexion sur le temps qui passe, qui fuit, dont on peut parfois retrouver le souvenir, et qu'il est inutile de regretter.
Un très beau texte, tout simplement !