La psychanalyse en Palestine, Aux origines du mouvement analytique israélien
EAN13
9782915789539
ISBN
978-2-915789-53-9
Éditeur
Campagne première
Date de publication
Collection
Un parcours
Nombre de pages
324
Dimensions
23 x 15,5 x 2,5 cm
Poids
512 g
Langue
français
Code dewey
150.1950956
Fiches UNIMARC
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La psychanalyse en Palestine

Aux origines du mouvement analytique israélien

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Préface de

Campagne première

Un parcours

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Cet ouvrage retrace l’histoire du freudisme en Palestine avant la création de l’Etat d’Israël. Elle prend comme point de départ le passage entre les XIXe et XXe siècles, entre la douloureuse transition d’une Palestine ottomane rongée par les particularismes et les rivalités intercommunautaires, vers celle du Modernisme, prônée par les nouveaux maîtres du lieu, les Britanniques, installés dans le pays depuis la fin de 1917, et par les dirigeants sionistes chargés par le Gouvernement de sa Majesté de veiller à la création d’un foyer national pour les Juifs dans leur Terre ancestrale. C’est sur la toile de fond d’un antisémitisme croissant en Europe Orientale et Centrale depuis 1881, que des milliers de Juifs gagnés par les idées du sionisme naissant, décideront de partir en Palestine pour y ériger une patrie juive, laïque et socialiste, fondée sur les valeurs de la nouvelle culture et langue hébraïques, amenant dans leurs valises les écrits de Spinoza, Marx, Nietzsche, Buber et Freud.

Nous suivrons de près l’évolution des idées de Freud dans la presse culturelle hébraïque de Palestine, et focaliseront toute notre attention sur la place qu’elles occuperont dans les vifs débats qui agiteront les milieux intellectuels du pays, et notamment dans ceux se réclamant de la gauche sioniste, parmi lesquels comptent les jeunes dirigeants et pédagogues du mouvement Hashomer Hatza’ïr : ceux qui à la lumière des découvertes de la psychanalyse chercheront à forger dans leurs kibboutzim une éducation collective révolutionnaire, annonciatrice de l’avènement du nouveau Juif héroïque, libéré des « névroses de Ghetto » et de celles de la vie bourgeoise de la Diaspora.

Après avoir été nommé au conseil d’administration de l’Université hébraïque à Jérusalem en 1925, Freud fut salué par les tenants du Rationalisme juif comme l’un des « Génies » ou « Héros » intellectuels du Peuple juif, et considéré par les traditionalistes comme un « vieux juif malade d’assimilationisme » et dont son abominable science, exclue des salles de ce saint lieu universitaire, ne serait que le « retour du refoulé » symptomatique, de son propre judaïsme refoulé.

Nous accorderons donc une analyse détaillée à l’image que l’on se fit de Freud en Palestine, et aussi aux sentiments ambivalents et aux positions souvent fluctuantes de Freud face au sionisme, face à l’avenir des Juifs de Palestine, et face à la réception de son œuvre traduite dans cette « Langue sacrée », comme il l’appela, qui suscita en lui autant de fascination que d’inquiétante familiarité.

L’immigration juive en Palestine apportera aussi quelques grands noms du mouvement freudien international : Mosche Wulff, Max Eitingon et Josef Friedjung ... parmi d’autres. Ils quitteront l’Allemagne nazie en 1933, puis l’Autriche en 1938, pour y fonder une nouvelle Société psychanalytique et poser les bases du mouvement freudien en « Eretz Israel », la Terre d’Israël. D’autres analystes, moins connus, analysés sur les divans à Berlin ou Vienne, poursuivront leur formation à Jérusalem ou à Tel-Aviv et contribueront aussi à l’essor de la psychanalyse en Palestine durant les années trente et quarante – ils détermineront le cours de la psychanalyse en Israël à partir des années cinquante.

Surtout, l’insertion des psychanalystes dans le pays n’aura pas été possible sans l’inappréciable soutien apporté par quelques médecins, pédagogues et dirigeants sionistes gagnés à la cause psychanalytique. Parmi eux, le docteur Aryeh Feigenbaum, frère de Dorian, le premier psychanalyste à avoir exercé à Jérusalem entre 1921 et 1924, tous deux figures centrales de notre histoire. Ces « précurseurs » auront menés d’incessantes et rudes batailles pour introduire l’œuvre de Freud et la psychanalyse dans les institutions du pays ; ils seront les acteurs principaux de cette longue saga de la psychanalyse en Palestine, recelant autant de faits heureux et héroïques que d’histoires déchirantes, de drames et de tragédies individuelles et collectives : ceux qui tissent l’histoire du peuple juif et la douloureuse naissance de l’Etat d’Israël.

Guido Ariel Liebermann, d’origine argentine vit et travaille à Jérusalem. Il est psychanalyste, historien, psychologue et clinicien à l’hôpital psychiatrique universitaire (attaché à l’Université de Tel-Aviv, à Bat-Iam), membre de la Société de psychanalyse freudienne et de la Société internationale d’histoire de la psychiatrie et de la psychanalyse.
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