Jean T.

https://lecturesdereves.wordpress.com/

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Conseillé par (Libraire)
15 mars 2014

Drôle et dramatique

Avec son accord et pour échapper à une nouvelle mise en fourrière, Miss Shepherd a posé sa camionnette dans le jardin d'Alan Bennett. Elle y restera vingt ans, jusqu'au décès de la vieille dame.
Alan Bennett fait le récit de cette curieuse cohabitation en alternant humour, détachement, ironie, agacement, affection et même amitié. L'histoire est tout à la fois drôle et dramatique. Drôle du fait de l'excentricité de la vieille dame, de ses caprices, de ses lubies, de ses humeurs, de ses pudeurs. Dramatique parce que l'embourgeoisement du quartier a eu raison du stationnement de la camionnette dans la rue, parce que Miss Shepherd vit dans ce qu'il faut bien appeler un "logement indigne", parce que son exclusion a duré jusqu'à sa mort, parce qu'on ne saura pas qui elle était vraiment...
Et on s'inclinera devant la patiente générosité d'Alan Bennett.

Roman

Calmann-Lévy

Conseillé par (Libraire)
26 février 2014

Si on ne le sait pas, il faut le dire : Gérard Mordillat aime les femmes, toutes les femmes et plus encore celles qui sont du petit peuple : les ouvrières, les femmes de ménage, les caissières... Et quand en plus, elles sont humiliées par leur mec, exploitées par leur patron, considérées comme des objets sexuels, Mordillat se met en colère.
Depuis ses débuts, Gérard Mordillat suit une ligne sociale dans ses romans. Il est fidèle à sa classe, toujours en colère, il veut que ceux qui sont humiliés se lèvent et se révoltent. Ils veut des femmes et des hommes libres.
Même si ce roman est plus fleur bleue que d'autres (car il y a des patrons capables d'aimer une prolétaire) et moins rempli de quelques envolées lyriques et rageuses, il reste que c'est un texte d'actualité, généreux, avec de beaux personnages très humains et attachants.

Mais je l'avoue, je suis partial : j'aime que Mordillat soit toujours aussi révolté !

En écho, on pourra lire le récit de Florence Aubenas, "Le quai de Ouistreham", disponible au éditions du Seuil dans la collection Points, ou en version originale aux éditions de L'Olivier.

Conseillé par (Libraire)
12 février 2014

Captivant !

Un roman impressionnant par on épaisseur (800 pages) mais surtout par sa qualité. C'est une vaste saga accrocheuse et foisonnant, bourrée de références artistiques et littéraires.
Alors qu'il visite un musée, un attentat laisse Théo orphelin de mère. En fuyant, il croise un vieil homme qui, avant de mourir, lui ordonne d'emporter un célèbre tableau de Fabritius qu'admirait sa mère, et lui remet un anneau à porter à un ami, Hobbie, un antiquaire. La perte de sa mère demeurera une plaie ouverte qui ne cessera de le déchirer toute sa vie et que ne calmera, en apparence, que la présence le plus souvent cachée du tableau.
Théo ne cessera de vivre dans cet entre-deux entre le souvenir lumineux de l'vant de l'attentat qu'entretient la possession du tableau et la déchéance, l'obscurité, les relations destructrices, les activités de faussaire, les drogues et l'alcool. Seules des amitiés fidèles, celle de Boris, celle de Hobbie chez qui il habite, l'existence de Pippa la jeune fille entrevue au musée, entretiennent sa volonté de vivre dans "une zone intermédiaire (...) à la fois amour et absence d'amour, présence et disparition)".
Splendide !

Conseillé par (Libraire)
6 février 2014

Aventures...

A la fin de l'année 2013, Charles Claden, le patron de l'Abeille-Bourbon qui a succédé à l'Abeille-Flandre, a pris sa retraite. C'est la première raison qui m'a décidé à relire ce récit.
Puis, en ce début de février 2014, alors que j'en commence la lecture, il y a les tempêtes sur les côtes françaises. C'est avec cette météo en arrière-pensée que j'ai lu le récit qu'Hervé Hamon fait de son année passée avec les marins de l'Abeille-Flandre. J'ai eu les images de tempête dans la tête, j'ai entendu le bruit des vagues en furie, j'ai vu les détails des navires que Hamon décrit avec précision. J'ai éprouvé de l'admiration et du respect pour ces hommes qui risquent leurs vies pour éviter que sombrent celles d'autres marins.
Hervé Hamon dit "une fois embarqué, on ne débarque jamais complètement". Lisez ce livre, vous n'oublierez jamais cette rencontre avec ces hommes chaleureux et courageux.

Conseillé par (Libraire)
5 février 2014

Invisible.

S'il est un monde invisible, c'est bien celui des entrepôts dans lequel travaille Anthony. Ce récit atteint donc parfaitement son objectif.
L'histoire d'Anthony est celle d'un jeune homme qui mûrit au fil des emplois qu'il décroche, qui garde intacte sa fierté et qui refuse qu'on le maltraite.
Un texte émouvant et choquant du fait du sort que subissent trop de jeunes de sa génération.