sandrine57

Lectrice compulsive d'une quarantaine d'années, mère au foyer.

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26 septembre 2012

Tourmenté, solitaire, taciturne et irascible, le jeune Rodion Raskolnikov a été contraint d'abandonner ses études de droit par manque d'argent. Mais au lieu d'essayer de les financer en donnant des cours ou en acceptant des traductions, il préfère s'enfermer dans la minuscule mansarde qui lui sert de chambre, à broyer du noir et à élaborer de sombres théories sur l'humanité. Ses réflexions le mènent à penser que les hommes peuvent être rangés dans deux catégories: celle du "troupeau", de la masse qui obéit et se contente de peu et celle des Grands Hommes voués à un destin d'exception. Et, si par malheur, un de ces grands hommes serait empêché d'accomplir son destin par la misère, rien ne s'oppose à ce qu'il commette un crime pour sortir de sa mauvaise passe. Supprimer un être vil et malfaisant et s'emparer de ses biens serait même grandement profitable à la bonne marche du monde.


Fort de ses convictions, Raskolnikov met au point le projet d'assassiner Aliona Ivanovna, une vieille usurière pingre et mauvaise. Après moult réflexions et atermoiements, il se rend donc chez elle, la tue à coups de hache, se voit obliger d'occire sa soeur rentrée prématurément et s'enfuit en emportant une bourse et quelques objets. Cependant, une fois son forfait accompli, pour Raskolnikov, le choc est rude entre la théorie et la réalité. Malade physiquement et mentalement, le jeune homme assume difficilement son acte. Et ni son ami Razoumikhine, ni sa soeur, ni sa mère, malgré toute leur affection ne peuvent le secourir. D'autant que Porphyre Petrovitch, le juge chargé de l'affaire joue au chat et à la souris avec lui, le menant de la paranoïa aux portes de la folie.Son salut viendra-t-il de Sofia Semionavna, timide jeune fille, obligée de se prostituer pour nourrir sa famille?

Ah! La littérature russe! Elle intimide, elle peut même effrayer le plus téméraire des lecteurs...Et pourtant, qu'il est plaisant et facile de lire DOSTOÏEVSKI et de suivre Raskolnikov dans les rues de Saint-Pétersbourg. On y ressent l'âme russe telle qu'on se l'imagine, le ton est mélodramatique, les sentiments sont exacerbés, la gestuelle outrée. Les femmes pratiquent l'abnégation et le sacrifice comme un art de vivre. Elles ne s'inquiètent pas, elles deviennent folles, réellement folles. Elles ne pleurent pas, elles sanglotent, crient, hurlent même.
Raskolnikov, sombre et tourmenté, est un être orgueilleux, sûr de sa valeur et de son bon droit, mais qui va faire la découverte de sa condition d'homme ordinaire. Il n'est pas sympathique, il énerve, fait fulminer le lecteur et l'on se demande comment il réussit à s'attacher si fidèlement Dounia ou Sofia, jeunes filles bonnes et dévouées. A force d'amour, la soeur vertueuse et surtout l'amie pervertie par la misère sauront amener Raskolnikov a accepté son châtiment.
Car, outre une réflexion philosophique sur le Bien et le Mal, le crime, la culpabilité et la rédemption, Crime et châtiment est aussi une peinture de la Pétersbourg tsariste avec la misère pour toile de fond, les quartiers populaires, les logements insalubres, l'alcoolisme, la maladie qui sont l'apanage des classes populaires des bas-fonds de la ville.
Une belle expérience, riche et intéressante à lire sans hésitation.

Héloïse d'Ormesson

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26 septembre 2012

Elvire aime les femmes et Jeremy aime les hommes. A priori rien ne devrait les rapprocher et pourtant, au hasard d'une rencontre sur un trottoir parisien, ils se voient, ils se plaisent. Un instant fugace qui aurait pu être vite oublié si quelques minutes plus tard ils ne s'étaient pas retrouvés dans la même salle de l'université du Panthéon. Il y donne son premier cours de droit, elle assiste à ce cours. Leur attirance est évidente mais aucun ne se risque à faire le premier pas, d'autant qu'une liaison entre un enseignant et une élève serait inappropriée. Pourtant, il est difficile de lutter; ils vont finir par aller dîner, faire l'amour, s'aimer, se quitter, se retrouver, etc.

Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils s'aiment, ils pourraient être heureux mais...Mais ils sont terriblement indécis. De novembre à juin, on suit leurs ruptures, leurs retrouvailles, leurs crises de larmes, sans vraiment comprendre pourquoi ils s'aiment, pourquoi ils se quittent. Le ton se veut moderne, l'écriture incisive et au final c'est juste creux et insipide. De l'amour, de la passion, point. Par contre, les rencontres d'un soir, les coups vite faits après une prise de contact sur internet, le sexe facile et rapide, il y en a plus qu'il n'en faut.
La fin est bien sûr ouverte. "Au lecteur de conclure" comme le dit la quatrième de couverture. Ben voyons! Au lecteur de se débrouiller avec cette histoire insignifiante dont même l'auteur s'est lassé au point de ne même pas vouloir s'enquiquiner à la terminer!
Tout ce que je déteste dans la littérature française, le manque de profondeur, le nombrilisme, le parisianisme, l'arrogance. A fuir!

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26 septembre 2012

Oslo, fin des années 60. La famille Vinding se disloque après la mort tragique de la mère. Cette femme fantasque et perpétuellement insatisfaite, qui passait son temps à boire et à se disputer avec son mari, avait pourtant transmis à son fils Aksel sa passion pour la musique. Seul et perturbé, l'adolescent décide d'arrêter le lycée pour se consacrer au piano et à la préparation d'un concours de jeunes talents. Mais la concurrence est rude. Ils sont quelques uns à vouloir sortir vainqueur de ce concours. Aksel se sait doué mais est-il le meilleur? Et saura-t-il garder son sang froid lorsqu'il découvrira qu'Anja Skoog, la fille qu'il convoite en secret, est elle aussi une des participantes?

Ambiance étrange et froide pour ce roman qui nous entraîne dans le monde des jeunes concertistes qui pensent, rêvent et vivent pour le piano. Leur quotidien c'est Beethoven, Vivaldi ou Ravel. Leurs idoles sont Arrau ou Rubinstein. Leur monde tourne autour de la musique, des grands compositeurs, des sublimes interprètes, des professeurs de renom. Tels les grands sportifs, ils s'entraînent et progressent dans la douleur. La musique devient une compétition où le moindre faux pas est fatal. Ils vivent leur passion au point de s'en rendre malade. Ce sont des adolescents, presque des enfants encore, et déjà ils ont des préoccupations d'adultes, doivent faire des choix cruciaux pour leur avenir et cela ne se passe pas sans drames.
Chronique douce-amère, mélancolique et langoureuse, La société des jeunes pianistes se laisse lire avec lenteur et pourquoi pas un adagio de Bach en fond sonore...

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26 septembre 2012

Comme souvent, Katniss, habitante de la Veine, débute sa journée par un peu de braconnage avec son ami Gale. Les Pacificateurs ne sont pas très regardants et elle peut sans crainte aller revendre le produit de sa chasse à la Plaque. Pourtant, aujourd'hui n'est pas un jour ordinaire pour le district 12, comme dans les onze autres districts de Panem, c'est le jour de la Moisson.

Katniss et Gale sont inquiets. Depuis l'âge de 12 ans, ils ont cumulé les tesseras et le sort risque de leur être défavorable. Il se pourrait bien qu'Effie Trinket annonce leurs noms lors du tirage pour les Hunger Games. Mais c'est Prim, la petite soeur de Katniss qui est finalement désignée comme Tribut pour ces fameux jeux. Aussitôt, Katniss va se porter volontaire pour la remplacer. C'est donc avec Peeta, fils du boulanger et Tribut masculin, qu'elle partira en direction du Capitole pour participer à la 74ème édition des Hunger Games. Là, elle n'aura pas le choix, aidée d'éventuels Sponsors, elle devra tuer pour survivre car il ne peut y avoir qu'un seul vainqueur.

Que celui qui n'a rien compris à ce fantastique résumé se dénonce! Car cela signifie qu'il n'a pas encore succombé à la déferlante "Hunger Games" et c'est une erreur à réparer d'urgence!
Il y fera la connaissance de deux héros attachants, Katniss forte et rebelle, Peeta tendre et émouvant. Il y trouvera de l'amitié, de l'amour, de l'angoisse, du suspense. Il y côtoiera la peur, la mort mais aussi le courage, les sentiments. Il appréhendera les horreurs et les dérives d'un état totalitaire. Il se confrontera à ce que la télé-réalité a de plus vil et de plus excessif.
Bref, il passera un moment de lecture intense, il lira à toute vitesse et il se précipitera sur le deuxième tome comme un possédé!

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26 septembre 2012

Quand il pénètre dans la chambre numéro 10 de l'hôtel Revy, à Göteborg, pour constater le décès de Paula Ney, le commissaire Erik Winter sait que ce n'est pas la première fois qu'il entre dans cette pièce. Il y a 18 ans, c'est dans cette même chambre que Ellen Börge était venue passer un moment après avoir quitté son mari pour ne plus jamais reparaître. A cette époque, Winter faisait ses débuts à la brigade criminelle et cette enquête sur une disparition jamais élucidée garde pour lui un goût d'inachevé. Désormais plus vieux et plus expérimenté, il voit là une belle occasion de se repencher sur cette ancienne affaire. Et il est d'autant plus soucieux d'être rapide et efficace qu'il a décidé de prendre un congé sabbatique pour s'installer quelques mois en Andalousie avec sa petite famille.

Même si retrouver Erik Winter est toujours un plaisir, il faut souvent sacrément s'accrocher pour suivre le style d'EDWARDSON. C'est encore le cas ici. Entre le présent et le passé, la confusion règne. Sans pitié pour le lecteur, ce brave Åke passe de l'un à l'autre sans prévenir et il est très difficile de garder le fil. Ceci, plus une intrigue qui se met en place laborieusement, des dialogues confus, donc incompréhensibles, une histoire de secret de famille plutôt alambiquée et l'on se retrouve à peiner pour arriver au bout de ce petit pavé.
C'est tout le problème avec cette série, certains tomes sont fabuleux, d'autres complètement opaques. A cette loterie, celui-ci n'est pas un bon numéro mais je ne vais pas me laisser décourager pour autant et espérer que le suivant sera meilleur.